La réduction des aides pour l’installation de panneaux solaires : le gouvernement a dévoilé un projet d’arrêté qui pourrait bouleverser le secteur photovoltaïque en France. Son objectif : freiner l’essor des installations solaires après une année record. Ce texte prévoit notamment une refonte des aides financières, avec un recentrage sur l’autoconsommation et une réduction des subventions pour les installations de plus grande ampleur. Une annonce qui inquiète une filière en pleine croissance et soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir de la transition énergétique.
La réduction des aides pour les petites installations de panneaux solaires
Les nouvelles mesures gouvernementales s’attaquent en premier lieu aux installations de petite puissance, comprises entre 0 et 9 kWc. L’accent sera mis sur l’autoconsommation, ce qui signifie que les aides ne seront plus systématiques pour les installations destinées à la revente d’électricité.
Jusqu’à présent, de nombreux particuliers pouvaient bénéficier de tarifs d’achat avantageux et d’aides financières pour rentabiliser leur installation. Désormais, seuls les projets d’autoconsommation bénéficieront d’un soutien. Cela pourrait freiner le développement des petites installations, alors même que leur déploiement s’est accéléré ces dernières années.
En parallèle, cette décision risque d’affecter la rentabilité des entreprises spécialisées dans l’installation de panneaux solaires. En réduisant les incitations, le marché pourrait ralentir et impacter la filière. Pour en savoir plus sur les enjeux du photovoltaïque.
Un impact direct sur les moyennes installations
Les professionnels du secteur sont également concernés par une révision des subventions pour les installations allant de 100 kWc à 500 kWc. Le gouvernement prévoit une réduction du tarif d’achat de l’électricité solaire, ce qui pourrait rendre certains projets moins rentables.
Cette baisse de soutien pourrait être compensée par une nouvelle exigence à partir de juin 2026 : seuls les projets respectant un approvisionnement résilient européen bénéficieront des aides publiques. Cette mesure vise à limiter la domination des fournisseurs chinois et à favoriser l’industrie européenne.
Cette réforme s’inscrit dans une volonté plus large de relocaliser la production de panneaux solaires et de structurer un écosystème industriel en Europe. Toutefois, cela pourrait ralentir l’investissement et compliquer le financement des nouvelles installations.
Une stratégie énergétique en question
La réduction des aides aux panneaux solaires soulève des interrogations sur la stratégie énergétique du gouvernement. Alors que la loi impose déjà l’installation de panneaux photovoltaïques sur les ombrières des parkings extérieurs de plus de 1 500 m², ces nouvelles restrictions risquent de limiter les nouvelles initiatives.
Les critiques se multiplient, notamment de la part du Syndicat des énergies renouvelables, qui alerte sur les conséquences de ces nouvelles orientations. Selon eux, le marché des moyennes toitures et ombrières de parking pourrait être fortement impacté, menaçant des centaines d’entreprises et des milliers d’emplois.
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large où l’État cherche à privilégier le développement du nucléaire et à limiter la saturation du marché photovoltaïque par des panneaux à bas coût en provenance de Chine. Un choix qui pourrait mettre en péril les objectifs de transition énergétique fixés pour 2030.