Après une légère hausse en janvier, la dynamique du secteur de la construction repart à la baisse en février 2025. Les chiffres publiés par le ministère de l’Aménagement du territoire indiquent un recul de 0,6 % des permis de construire sur un mois. Sur un an, la chute atteint 10,7 %, ce qui représente près de 40 000 logements autorisés en moins. La situation reste préoccupante pour l’ensemble de la filière, notamment en comparaison avec les niveaux d’avant-crise sanitaire, où la baisse cumulée atteint désormais 28 %. Cette tendance confirme les difficultés structurelles qui pèsent sur la relance du logement neuf en France.

Permis de construire, des chiffres préoccupants pour l’ensemble de la filière

Les logements individuels en première ligne face à la crise

Les données de février mettent en évidence une pression continue sur la construction de logements individuels. En un an, les permis délivrés pour ce type de logements ont chuté de 16,7 %, un indicateur qui témoigne des réticences croissantes des porteurs de projets, qu’ils soient particuliers ou promoteurs. Les coûts élevés, les contraintes administratives, les incertitudes économiques et l’accès au financement pèsent lourdement sur les décisions de construire. Cette tendance n’est pas isolée. Les logements collectifs enregistrent eux aussi une baisse marquée, avec -13,3 % sur un an. Seuls les logements en résidence (seniors, étudiants, tourisme) semblent résister, avec une progression de 3,8 %, sans pour autant compenser le repli global. Cette situation impacte directement l’activité des entreprises du bâtiment, notamment dans les corps d’état intervenant en amont des chantiers, comme les fondations, la maçonnerie ou encore la voirie. Moins de permis, c’est mécaniquement moins de carnets de commandes à venir, dans un contexte où les délais d’instruction s’allongent encore dans certaines zones tendues.

Permis de construire, des mises en chantier ralenties malgré quelques signaux positifs

Le constat est similaire du côté des mises en chantier. En février, leur baisse s’établit à 6,9 %, un recul certes moins brutal qu’en janvier (-20 %), mais qui confirme un fléchissement persistant de l’activité. Sur une année glissante, les logements commencés se maintiennent globalement (-0,3 %), mais restent en net retrait par rapport à la période pré-Covid (-24 %). Là encore, le logement individuel paie le plus lourd tribut avec -24,7 % de mises en chantier, un chiffre préoccupant pour les artisans, constructeurs et fournisseurs liés à ce segment. À l’inverse, les logements collectifs et en résidence enregistrent une embellie (+9,5 % et +13,8 % respectivement), ce qui laisse entrevoir