Alors que les vagues de chaleur s’intensifient, de nombreuses écoles publiques françaises peinent à garantir un minimum de confort thermique aux élèves et aux équipes pédagogiques. En l’absence de rénovation massive à court terme, des solutions simples, peu coûteuses et accessibles sont pourtant à portée de main. C’est le pari du projet Racine, lancé en 2025 sous l’impulsion de la FNCCR et du programme Actee +. Objectif : expérimenter des adaptations « low-tech » pour limiter la surchauffe des salles de classe. À travers un réseau de 15 écoles pilotes, cette initiative veut démontrer qu’un bon usage des bâtiments existants peut, dès maintenant, améliorer les conditions d’apprentissage face aux canicules.
Adapter les écoles aux canicules, des méthodes éprouvées
Protection solaire et évacuation nocturne, les réflexes de base
Les premières mesures proposées dans le cadre du projet Racine s’appuient sur des principes bien connus d’architecture bioclimatique. Il s’agit avant tout d’éviter que la chaleur ne pénètre dans le bâtiment. Pour cela, des solutions simples comme les casquettes solaires, persiennes, stores extérieurs ou même des couvertures de survie en guise de protection temporaire peuvent faire une grande différence. Ces protections doivent être priorisées sur les façades les plus exposées. Ensuite, vient la question de l’évacuation de la chaleur la nuit.
Ouvrir les fenêtres pour favoriser la ventilation nocturne est un levier puissant, à condition de sécuriser les lieux. C’est là que se posent des freins d’ordre social ou réglementaire : crainte d’intrusion, mesures Vigipirate, etc. Le projet Racine propose d’y répondre par des dispositifs mécaniques (volets anti-intrusion), une réflexion sur le gardiennage, et surtout une évolution des mentalités. L’idée n’est pas d’installer des solutions coûteuses, mais de réactiver des savoir-faire architecturaux simples, déjà présents dans les maisons traditionnelles du sud. La clé reste l’anticipation, l’organisation, et la formation des agents en charge des bâtiments.
Ventilation, gestion humaine et retour d’expérience sur site
Au-delà des volets techniques, l’efficacité du dispositif repose aussi sur l’implication humaine. Chaque école participante au programme Racine sera équipée d’une dizaine de capteurs mesurant température, humidité et CO₂, permettant de suivre les effets concrets des mesures mises en place. Un référent local, qu’il soit économe de flux, directeur d’établissement ou élu pilotera l’application des actions au quotidien. Parmi les solutions testées figurent l’usage de brasseurs d’air ou de ventilateurs fixes, peu énergivores et simples à installer.
Leur efficacité est avérée pour abaisser la température ressentie sans alourdir la facture énergétique. L’idée d’aménager des « salles refuges », maintenues sous les 28 °C, est également à l’étude. Ces espaces pourraient accueillir les élèves les plus sensibles lors des pics de chaleur. La démarche se veut reproductible à grande échelle : à l’issue de la phase expérimentale prévue jusqu’en décembre 2026, une méthodologie complète sera diffusée aux collectivités. Avec un budget initial de 250 000 euros (hors travaux), le projet Racine entend démontrer que l’adaptation climatique des écoles n’a pas besoin d’attendre les grands chantiers de rénovation pour débuter.